La Phénoménologie est une approche philosophique qui s’attache à décrire l’expérience telle qu’elle se présente à la conscience, avant toute interprétation.
Elle ne cherche pas à expliquer le monde, mais à le saisir dans sa pure présence, à travers le regard, le geste, la matière, et le temps.
C’est dans cette exploration que s’inscrit mon travail.
Tisser une symphonie visuelle décrivant la danse complexe entre les organismes et leur environnement physique.
Cette exposition en est le reflet.
Ici, les objets racontent des histoires : des maquettes fragiles comme des architectures oubliées, des carnets traversés de pensées éparses, des images qui murmurent à l’ombre des souvenirs. Tout semble familier, et pourtant. Comme un fragment de rêve dont il ne resterait qu’une empreinte diffuse.
Cette exposition vous invite à une errance intime, où chaque détail ouvre une brèche vers l’invisible. Une traversée entre le tangible et l’insaisissable.
Mais aucun univers ne se construit seul.
Le livre de rétrospective et les affiches qui ponctuent cet espace portent la signature de Max Aimé Dirand, designeuse et illustratrice, dont l’imaginaire oscille entre la bande dessinée et la fresque psychédélique monumentale.
Formée à Central Saint Martins, elle insuffle ici son regard singulier,
en osmose avec mon univers, transformant l’archive en territoire sensoriel.
Les maquettes, elles, sont nées d’un soutien complice avec Paul Nemo Luc Leblanc, étudiant aux Arts Décoratifs de Paris, dont le travail de plasticien s’exprime à travers des matériaux éclectiques, dans un climat de bricolage empirique.
Ensemble, nous avons donné corps à ces architectures de carton, de peinture et de colle chaude, telles que furent nos premières expériences de création commune.
À mi-chemin entre la maquette et le mirage, elles s’offrent comme des objets presque ludiques, où l’innocence enfantine pourrait encore inventer ses mondes.
Réitérer aujourd’hui ce geste n’est pas un retour, mais l’amorce d’un mouvement en devenir.